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Les reconnaissez-vous?
1. Ce n'est pas une Citroën à La Livinière
En septembre 2011 j'ai photographié cette épave près de La Livinière. Longtemps j'ai pensé qu'elle était d'une Citroën C4 camionnette, mais la forme du toit avec sa casquette/pare-soleil et sa galerie bricolée, m'ont fait douter. Peut-être il s'agissait d'une C4 berline, transformée en utilitaire pendant ou après la guère? Il pourrait également s'agir d'une Renault Monaquatre, Peugeot 301, Unic, Berlier, Rochet-Schneider, ... parce que comme aujourd'hui, des voitures ressemblaient beaucoup.
C'était finalement le tableau de bord sur la photo qui m'a donné la clé de l'identification: un tel tableau de bord avec au milieu un ovale pour seulement 3 instruments est typique d'un Ford Truck 1932 - 1934. (Les Citroën B14 et C4 avaient aussi un ovale, mais pour 4 instruments; voir la photo détaillée ci-dessous du tableau de bord © Arnaud25 CC-BY-SA 4.0 )
Ford B
Donc l'épave à La Livinière était d'une Ford Truck modèle B, c.à.d. probablement un exemplaire avec 4 cylindres qui a été construit à l'usine de Ford SAF à Bordeaux. Aux États-Unis le type V8 (avec 8 cylindres) est très populaire de nos jours en tant que 'Hot Rod Truck' et une épave comme celle-ci pourrait être vendue assez chère. (Sur Ebay un remake d'une cabine était offert en 2023 pour $30.880). Malheureusement, l'épave de La Livinière est désormais introuvable, mais il en reste une aquarelle.
Ford Truck modèle 18 (1933), mieux connu sous le nom Ford B V8. 2 photos prises à Castle Hill, Sydney par sv1ambo © CC-BY-2.0 Voir aussi les commentaires en bas de cette page.
2. Une épave étrange (résolu)
Avant 1993, l'année de la disparition des frontières au sein de l'Union européenne, on voyait en France surtout des voitures des marques nationales, notamment des Renault, Peugeot et Citroën. Ceci simplifie l'identification d'une épave. Par contre, dans la garrigue de Caunes-Minervois près de la carrière de Buffens, on peut découvrir les pauvres restes d'un fourgon portant l'inscription 'Motorfabriken Bukh A/S Kalundborg Denmark'. Comment ce Viking s'est retrouvé en Minervois? Et de quelle marque s'agit-il?Le fondateur de la fabrique des Moteurs Kalundbourg a construit un seul exemplaire d'une voiture, la 'Bukh' 1904. Ce n'est qu'après qu'il est devenu connu pour ces tracteurs agricoles et surtout pour ses moteurs marins. Notre fourgon a été probablement un véhicule de service (voir en bas de cette page la réponse de Kalundborg Lokalarkiv). |
Le nom Motorfabriken Kalundborg disparaît en 1992 après une fusion, donc l'épave est antérieure à cette année. Est-ce qu'elle s'est accidentée en se dirigeant vers un client agriculteur ou un marbrier? Ou était ce fourgon une occasion, acheté par un globe-trotteur qui l'a abandonné à Caunes?Quoi qu'il en soit, on a enfin réussi à identifier cette épave comme étant une Fiat 238, en comparant (voir les photos ci-dessous) la forme et position de ses phares et clignotants, la position du réservoir d'essence et l'éclaireur de la plaque arrière. Cette Fiat, lancée en 1968, doit être fabriquée avant 1979 en raison de l'absence de deux petits trous (qui depuis étaient percés afin de fixer une calandre plus moderne. Voir les 2 flèches rouges). |
Photo d'une Fiat 238 grise, modèle 1968-1978: Peter Olthof. Photos détaillées d'une Fiat 238 bleue, modèle après 1978: Adrian Kot. |
3. Une épave unique (résolu)
Cette fourgonnette bleue se trouve dans un ravin à Cabrespine. Elle a également un lien danois: les premiers exemplaires de cet utilitaire étaient essentiellement exportés vers le Danemark. Cette destination ne doit rien au hasard, car dans ce pays la fiscalité favorisait délibérément ce type de véhicule. Ce n'était qu'à partir de juin 1949 que quelques exemplaires ont été vendus en France (source: André Leroux). Par contre un modèle avec une telle vitre latérale est complètement inconnu, c.a.d. cette vitre est plutôt propre à une Panhard Berline...Voilà, notre épave est une Panhard Dyna X Fourgonnette tôlée qui a été fournie d'une vitre latérale venant d'une Berline de la même marque (identifiée par Tony Vos). En regardant de petits détails je date l'épave Cabrespinoise entre mai 1951 et juin 1952.Ci-dessous deux photos d'une Dyna X Break (site Auto-Croisées). |
En 1954 Panhard a tourné le dos au style baroque de la Dyna X. Le nouveau modèle "Dyna Z" (1954-1959) bénéficiait d'une ligne très aérodynamique. Pour la légèreté, la carrosserie était réalisée en un alliage d'aluminium qui en plus avait l'avantage de résister à la corrosion. Cependant l'aluminium, cher et difficile à réparer, serait progressivement remplacé par de l'acier. En 2009 près de Cassagnoles, j'ai pris la photo ci-dessous d'une épave Dyna Z qui était à peine rouillée, donc apparemment en alu; ce qui signifierait que cet exemplaire était construit au milieu des années 50.Sources: Yalta Production. Les deux petites photos d'un modèle vert: grâce à Lane Motor Museum Nashville USA. |
4. Identifier une calandre à Villeneuve-Minervois
Celui qui fait la randonnée n°4 à Villeneuve passe d'abord (inaperçu) devant la villa nova et ensuite la croix du Baous, avant d'arriver au lieu-dit Portes. Là ont été prises en 2007 les photos ci-dessus des restes d'une calandre et d'un aile gris rouillé. La calandre semble venir d'un modèle de voiture datant des années 1930. Comment identifier la marque? Premièrement, on peut la comparer avec d'autres exemples de calandres sur internet. Voici déjà une bonne poignée de candidates. D.g.à.d. Renault Celtaquatre 1934 (photo détaillée Gilles Péris), Bric-à-Brac, (Simca)Fiat 508 Balilla, Citroën TA et Rosalie (photos détaillées Salon Reims Jean Pierre Marche) |
Faites votre choix entre les calandres et laissez votre réponse en bas de cette page.
5. Une épave à La Boriette, Félines-Minervois (résolu)
C'est en fait Virginie qui m'a aidé à identifier ces morceaux dérisoires d'une épave à La Boriette. On peut le lire sur le Forum, une Citroën antique signalée par elle dans un jardin à La Redorte a la même lunette arrière asymétrique. Citroën a fabriqué ce modèle U23 'Levallois' de 1953 à 1969.
photos ci-dessous: En 2007 nous avions déjà trouvé deux beaux spécimens de l'U23 à Trassanel
6. Deux toits à La Redorte (résolu)
Bien que ce mystère à La Boriette soit maintenant résolu, nous en aurons deux nouveaux puzzles en retour: les photos de La Redorte montrent également des toits de deux berlines! Qui reconnait la marque de ces berlines?
6.1
6.2a 6.2 b
Eureka! Alors que le toit sur la photo 6.1 a été rapidement identifié par un certain John comme celle d’une Simca Aronde, la voiture sur les photos 6.2 semblait plus difficile à reconnaître. Mais par hasard, Gilbert m’a envoyé récemment plusieurs photos dont celle ci-dessous d’une épave d’une Renault Frégate à Bagnoles. Si nous comparons la photo d’un spécimen en bon état (le noir ci-dessous) avec la photo 6.2b, nous voyons que la carrosserie autour du phare correspond assez bien. Nous voyons également que la ligne de toit et l'ovale pour la calandre(6.2a) correspondent! Donc, l’épave à La Redorte devrait être une Frégate, probablement une Renault Frégate Amiral 1955-1958 (photo: Auto-Croisées). Il y avait différentes versions de la Frégate et l’épave à Bagnoles (ci-dessous) n’est pas un Amiral mais, compte tenu de sa calandre, une Frégate 1100 (1951-1955)
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Qu'est-ce qu'elles y fabriquent, ces vieilles dans les vignes?
Pendant nos randonnées en Minervois on a découvert nombre de voitures historiques. Beaucoup d'entre elles semblent être coupées en deux! Comme ça l'arrière d'un fourgon pouvait finir ses jours comme coffre de rangement, abri de chasseur ou abri d'observation. Par contre, dans les vignes on n'aperçoit souvent que l'avant des épaves. |
Il y a 50 ans des berlines anciennes étaient transformées en pick-up, apparemment pour transporter pendant les vendanges des comportes ou une benne. On dit qu'un garagiste à Villeneuve s'occupait de la transformation. Il enlevait l'arrière en laissant le toit par dessus les sièges de devant. Puis il soudait une tôle derrière ou bricolait un cadre et un plancher en bois. Espérons que la suspension était adaptée à une charge plus lourde!
Photografiées en 2007 à Cabrespine et Villeneuve: deux Peugeot 302/402 identiquement transformées en pick-up. À ne pas confondre avec la Peugeot 402 DK5J camionnette commandée par l'armée en septembre 1939, faute de mieux car elle ne satisfait pas au cahier des charges. Au moins un exemplaire faisait depuis 1941 office de véhicule de patrouille chez l'unité de police mobile GMR-MINERVOIS. Voir article et photos.
Simca Ariane 1957-1963. Une découpe dans une monocoque compromet la rigidité du véhicule. On pourrait se demander comment ce problème a été résolu pour cette Simca Ariane 'Pick-up' à Cabrespine(2007).
Peugeot fourgon J7 1965-1980 transformé en 'Caravane' à Villarlong. Capot ondulé d'une Citroën 2CV 1948-1955, réemployé comme rangement d'outils dans un jardin à Cabrespine.
Ci-dessus deux autres exemples de recyclage: à gauche un fourgon Citroën type H à Villeneuve qui passe ses vieux jours comme cabane de stockage (lieu dit Pech-Casti, 2023). Vu le profil semi-circulaire de ses arches des roues arrières, il s'agit d'un modèle antérieur à 1969. Ces Citroën H sont actuellement très recherchés en tant que Food truck, comme l'exemplaire jaune à Cabrespine.
À Villeneuve-Minervois (lieu dit Saut du Lévrier, 2021) une Peugeot 203 Fourgonnette années 1950 qui finit ses jours comme abri et cible de chasse. Il s'agissait d'un modèle assez rare avec hayon à double ouverture (voir ci-dessous).
Photo à gauche: la 203 Fourgonette à Villeneuve. Photo au milieu, mieux visible: le même type de hayon d'une Peugeot 203 Commerciale. À droite une Peugeot 203 Pick-up à Cabrespine (hameau de Laval, 2007).
Photo ci-dessus: Une citerne à vin de la société Ducellier sert aujourd'hui de réservoir d'eau dans une trufferie à Caunes (Les Cayrols, 2021).
Déchargement des camions-citernes Ducellier à la gare de Trèbes vers 1960 et la même gare en 2010. © ree & Google streetview2021
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RENAULT sur les traces des Gallo-Romains
Voici la voie romaine secondaire vers le domaine de la Rèse. En route on y découvre des tessons de tuiles et d'amphores... et deux Renault.
Renault Goélette années 1950 à Rieux-Minervois
Au bord de la voie Romaine au sud de Rieux: une Renault Goélette portant l'inscription 'location de linge'. Qui se souvient de l'entreprise?
Photos ci-dessous: la rançon du progrès. À Rieux en 2021 les travaux d'irrigation à grande échelle n'ont laissé guère plus de la Goélette qu'un tas méconnaissable de ferraille. C'est un câble optique - impitoyablement enfoui dans la voie romaine - qui garantit désormais le transport à la vitesse de la lumière. Mon professeur de français l'appelait "La rançon du progrès".
Renault 6TL 1970 - 1973 à Caunes-Minervois
Une Renault 6TL 400m au nord des vestiges d'un four de potier sur la voie romaine de l'Estrade au Tinal d'Abrens. L'épave se trouvait sur la rive droite de l'Argent-Double près du passage à gué (avec une passerelle piétonne) au tripoint Caunes-Laure-Trausse. Depuis 2021 la passerelle et la Renault ont disparu. Doublement dommage pour les randonneurs et chasseurs de rouille
Voir aussi la Revue HGM N°56: Four de potier (Journet Claude)
Renault Juvaquatre Berline 1939 - 1948 à Villa Nova Minerbensis
Epave d'une Renault Juvaquatre à Villeneuve-Minervois sur le sentier 4 près de la chapelle Saint-Mamès.
Comparer les photos de l'épave avec celles du mème modèle sur le site lecruchon
Ce n'est pas toujours facile d'identifier la marque et le type d'une épave. Pourtant en comparant par exemple la forme et la position des glaces, des charnières des portières, des feux arrière ou la position du réservoir d'essence avec des photos sur internet, j'y suis quand-même parvenu. Pour vérifier et pour plus d'informations se trouvent sous mes photos un lien vers le site internet consulté.
Renault 4CV 1947-1961 au bord de la voie Romaine
à gauche: Renault 4CV à Rieux signalée par Catherine (voir son commentaire ci-dessous) - à droite: le même modèle à Laure.
Sans en avoir fait tout un fromage, à Edam (Pays Bas) une 4CV a été entièrement restaurée. En revanche, à Caunes une 4CV est toujours dans l'attente.
Voir aussi mes posts CITROEN et PEUGEOT ou répondez au 'quiz' Les reconnaissez-vous?
PEUGEOT - années 1930
Peugeot 201 (1931-1936)
près de Cassagnoles
Le même modèle à Caunes lieu dit l'Écu (photos 2009) identification grâce à autos croisées
Peugeot 202 (1938 - 1949)
à Caunes-Minervois
À Caunes, à l’est de la rue Jean Moulin, les restes d’une Peugeot 202 ont été incorporés dans un mur entre deux vignes. Ainsi (comme nous avons déjà constaté à plusieurs reprises) une épave pouvait servir comme coffre de rangement.
La Peugeot 202 se caractérisait par son style aérodynamique et ses deux projecteurs montés derrière la calandre comme sur les 302 et 402.
Peugeot 402/302 dès 1935/36
à Villeneuve-Minervois
Peugeot 402 ou 302 à Villeneuve près de la chapelle Saint-Mamès (2007). Selon la légende, les lions refusèrent de dévorer le jeune Mammès, livré aux fauves par les Romains. Voici le lion!
402 au salon du vintage 2019 Compiègne photo: J.P.Marche
et à Caunes-Minervois
le lion en acier au pied du lion en marbre. A droite: en charrette vers Versailles.
Peugeot 402 Limousine à Caunes(2012) et le même modèle au salon du vintage.
Voir aussi mes posts CITROËN et RENAULT ou répondez au 'quiz' Les reconnaissez-vous?
Recherche pour un soldat belge cantonné à Laure-Minervois en 1940
Notre association Histoire et Généalogie en Minervois a réalisé une étude, publiée dans le n° 80 spécial de notre revue du même nom en juin 2010. Il s’agissait de la venue et des cantonnements de l’armée belge dans le Minervois en 1940. Laure-Minervois est cité comme lieu de cantonnement en pages 9, 10 et 12. Puis, de la page 44 à la page 47, le lieutenant de réserve Lepape raconte son séjour à Laure-Minervois. Il est évident que cet officier de la 2ème Cie n’a pas fréquenté le soldat Jean Geeroms de la 3ème Cie. Cela m’amène à la recherche qui est lancée par la fille de ce soldat, vous trouverez ici copie de ses courriels adressés à HGM :
« Mon Papa, Jean Geeroms, né le 16/03/1921, soldat belge était avec les membres de sa caserne de Belgique à Laure Minervois en 1940. Il y a participé, entre autres, aux vendanges. Je dispose de beaucoup de photos de l'époque. J'ignore dans quelles circonstances il est arrivé dans votre belle région, ni pourquoi (……….). Si ces photos vous intéressent, je vous les scanne volontiers et vous les fais parvenir par mail.Bien cordialement et peut-être à bientôt,
Annie Geeroms »
« Et voici les derniers documents scannés. Il s’agit de la convocation adressée à Papa pour son service militaire d’une durée de 17 mois. Vous pouvez tout publier ; ce serait sympa. Cela me ferait plaisir de recevoir (moyennant paiement, bien sûr) la Revue spécial Belges n° 80 datant de juin 2010. Si mes souvenirs sont bons, il aurait travaillé dans la coopérative de Laure Minervois ; pendant combien de temps ???? De retour à Bruxelles, il a recommencé à travailler à l’usine et a « été pris par les Allemands » vers l’automne 1942 pour aller travailler en Allemagne (Magdeburg), où il est resté > avril 1943. Là, il a obtenu une permission pour rentrer à Bxl afin de se marier et avec la promesse d’y retourner après la cérémonie. Promesse qu’il n’a pas tenue ; Jusqu’à la fin de la guerre, il a du se cacher tout en continuant à travailler. Quels périples !!!! Si le temps vous le permet, vous pouvez faire des recherches concernant l'épisode de la vie de Papa dans votre Minervois. Pour votre info : Papa est décédé le 26/07/2018 à l’âge de 97 ans.
Annie Geeroms»
Ci-dessous 1 photo et 3 documents (Cliquez sur les vignettes pour les agrandir)